Accroché sur un lopin de terre entre l’Isle et le canal de Périgueux, le jardin du comité de quartier de Vésone coule des jours tranquilles, depuis mars dernier.

Derrière le portail bleu en bois, des habitants font pousser d’un côté des légumes et de l’autre des fleurs, au fil des saisons et surtout au gré des envies de chacun. Le terrain de 600 m2, dont 300 m2 cultivables, est loué à la mairie de Périgueux et est travaillé sans pesticides ni engrais chimiques.

• « Jardiner autrement »

« Ce jardin, c’est une idée que nous avions en tête depuis deux ans. Des gens avaient des jardins, d’autres pas. À la Fête du canal, nous avons entamé une réflexion autour de “jardiner autrement” et depuis nous sommes passés à la pratique », raconte Jean-Christophe Labails, vice-président du comité de quartier Vésone qui affiche 130 adhérents.

En mars, jardiniers experts et novices ont retroussé leurs manches pour réaliser les premières plantations et tester des techniques de jardinage, comme les légumes en planches avec du broyat de bois ou -plus classique- en pleine terre. « Chacun s’implique à sa manière. Certains ont acheté des plants, d’autres ont apporté ce qu’ils avaient en trop chez eux, poursuit Marie-Claire Germanaud, la présidente du comité. Il y a un groupe très actif de huit à dix personnes pour faire vivre ce jardin. »

• Un lieu de vie

Le potager est ouvert les mercredis et samedis pour permettre au plus grand nombre de venir retourner la terre ou ramasser les légumes à maturité. Radis, tomates, carottes, haricots verts ou beurre, potirons, poireaux ou courgettes se partagent entre adhérents et dans la bonne humeur.

« Il y a une démarche pédagogique, mais on ne veut pas y faire que du jardinage, c’est un lieu de vie et de partage, insiste la présidente. Nous avons des adhérents qui se sont connus en venant au jardin et parce qu’ils ont fait des choses ensemble. » Dimanche, par exemple, à l’occasion d’un nettoyage d’automne, les familles du comité Vésone se sont retrouvées au jardin pour une soupe party avec les légumes de leur production, accompagnée de châtaignes grillées.

« Notre mission de transmission est bien lancée, maintenant il faudra faire comprendre les enjeux. On envisage des partenariats et des rencontres. On a déjà un contact avec un agriculteur », précise Marie-Claire Germanaud.

« On est très contents de ces premiers mois. Notre envie était justifiée », sourit Jean-Christophe Labails, avant de poursuivre ses travaux, une fourche à la main.