NOTRE SORTIE A ARCACHON, UN VOYAGE DANS LE TEMPS.

                  Notre traditionnelle sortie d’automne -concoctée par Marie-Claire Germanaud- nous a menés à Arcachon le 23 Septembre dernier : c’était encore une belle journée d’été chaude et ensoleillée. Sous la conduite de Claude Leroy, natif d’Arcachon, passionné d’histoire (et passionnant) nous avons découvert (ou re-découvert) durant toute une matinée le quartier de la ville d’hiver : villas simplement cossues, souvent luxueuses, extravagantes parfois, illustrant parfaitement l’éclectisme des goûts architecturaux de l’Europe aisée du XIXe siècle, et plus particulièrement des stations balnéaires françaises.  Hispano-mauresque, néo-classique, suisse (tendance chalet), écossais (tendance manoir) -et j’en passe - : tous les styles sont présents, déclinés selon les goûts de l’architecte ou du propriétaire. Dissimulées sous les pins, les villas sont  nichées entre les dunes qui surplombent la côte.

                  Mais que font-elles donc là ? L’explication est assez simple : l’arrivée du chemin de fer de la Compagnie du Midi à Arcachon en 1857, les ambitions immobilières des frères PEREIRE, banquiers  désireux de rentabiliser cette ligne dont ils étaient propriétaires, les préoccupations hygiénistes du  moment (l’air marin associé  à la senteur des pins devait guérir les tuberculeux …) aboutissent dès 1862 à la naissance d’un prestigieux lotissement, dont l’aménagement se poursuivra avec succès jusqu’au début du XXème siècle. Un « sanatorium de plein air »  est-il écrit dans les dépliants touristiques, un « mouroir », plus exactement, selon notre guide Claude Duroy. Mouroir, certes, mais de luxe ; d’autant que les lieux étaient aussi fréquentés (en hiver le plus souvent) par une  clientèle « bien portante »,  aisée, cosmopolite, composée d’aristocrates, d’hommes d’affaires souvent proches de l’empereur Napoléon III et de l’impératrice. Toute une ville s’est donc constituée autour de cette micro société : domestiques, services, médecins, églises, commerces, loisirs. Dès les années 1860  fut construit un casino (en style mauresque…).

                  Nous avons admiré les façades, les « bow-window », les véranda, les céramiques, les dentelles de bois et suivi, passionnés, les commentaires de notre guide qui avait pour nous deux grandes qualités : habitant natif du quartier et passionné par son histoire qu’il traque systématiquement dans les archives et dans les journaux de l’époque.

                  Un bons repas convivial dans un restaurant au bord du Bassin nous a ramenés au XXIème siècle. Nous sommes rentrés ensuite  en bus à  Périgueux après une halte  à Saint-Emilion.

Marie-Claire, où irons-nous l’année prochaine ?